365 jours, une année...
C'est fou quand on y pense, la vitesse à laquelle le temps passe...
Un an que tu n'es plus là, que je ne suis plus une propriétaire de poney.
Ce deuil est tellement différent de ceux que j'ai pu vivre avant.
Pour Princesse, sa maman, j'ai souffert longtemps de sa perte, un peu comme une épine qui piquait quand on passait dessus, j'ai mis plusieurs années a être sereine après sa mort.
Pour Mila, mon premier chien à moi, j'ai baigné longtemps dans un torrent de larmes, je suis restée inconsolable de nombreux mois jusqu'à l'arrivée de Noctis qui a apaisé le manque et fait guérir la plaie béante en moi..
Pour Acro, mon chien d'enfance, le deuil a été serein, il était vieux et malade et le laisser partir a été un soulagement
Pour Virgule, c'est encore tellement différent, pendant 14 ans, de sa naissance à la maison, à son décès à la maison aussi, chaque jour a été un apprentissage, elle m'a tellement donné, tellement fait évoluer, elle était celle qui m'inspirait, qui me poussait à changer, elle est celle à qui je dois mon orientation professionnelle, mon ouverture aux mondes subtils.
Elle est celle qui m'a fait passer de cavalière à autre chose, en passant plus de temps à pied à ses côtés qu'à cheval sur son dos.
Elle m'a fait tellement me poser de questions, me poussant toujours plus loin dans mes changements dans le monde équin mais aussi sur moi même.
14 ans de thérapie finalement..
Elle m'a rencontré adolescente, et est partie lorsque j'étais femme, maman, accomplie professionnellement.
Ses deux dernières années de vie ont été marquées par la maladie, la même que ses parents, l'emphysème. Ça a commencé par des petites toux en présence de poussière et ça a fini en crises respiratoires en présence de tout : pollen, poussière, acariens..
Ça a été 2 ans de combat pour lui offrir le plus de confort possible dans sa respiration, enchaînant tout ce qui était possible de faire : médication naturelle ou allopathique, thérapeutes divers ( massages, shiatsu, ostéo, kinesio, libération vie antérieure... ),purificateur de foin ..
Deux ans pendant lesquels notre lien s'est réduit a des soins... Des visites pour nourrir...
Elle qui demandait à travailler avec moi mais moi qui m'y refusait car quelques minutes de mouvement la faisait respirer plus fort et plus difficilement.
Deux ans,qui, financièrement et émotionnellement ont été difficiles.. l'hiver 2022-2023 elle a enchaîné encore plus de soucis: teigne, poux... Qui a engendré de lourds traitements car ça a mis du temps à partir... Finalement je suspecte qu'elle avait une autre maladie en sous marin, le syndrome de Cushing qui est dégeneratif, on ne le saura jamais mais j'en suis persuadé, les premiers symptômes collent beaucoup trop bien..
Puis il y a eu cette dernière journée. Cette dernière journée où je suis allée la nourrir et où en quelques secondes j'ai vu que ça n'allait pas du tout.
Le plus étonnant c'est la semaine qui a précédé cette journée,
Virgule aurait dû retourner au pré avec ses copains dans la semaine, mais ma copine n'avait pas fini les clôtures donc nous avions repoussé à la semaine suivante,
Ce fameux samedi soir, nous aurions dû aller a un repas avec ma marraine qui était dans la région pour le week end, mais nous n'y sommes pas allé car ma grand mère avait eu un accident de voiture et était chez mes parents en mode "repos", nous avions donc annulé le repas chez ma marraine pour rester près d'elle.
Ce samedi soir-là, nous avions donc décidé de manger tous ensemble chez mes parents. Toute la famille était donc réunie.
Et c'est ce jour-là qu'elle a choisi pour s'envoler. 13 ans et 7 jours après sa mère.
Les deux juments de ma vie sont arrivées dans ma vie en janvier, l'une le 23/01/2003 l'autre le 28/01/2009, la première est partie le 13/05/2010 et l'autre le 20/05/2023.
7 ans de vie commune pour la première, 14 ans pour la suivante.
Ce deuil, pour Virgule est différent des autres, car rapidement ma dévastation a laissé place à de la sérénité et de la légèreté. Et c'était étrange, j'ai culpabilisé de ça d'ailleurs.
En dépit de tout l'amour que je lui portais, sa mort a été une libération sur d'énormes plans, et avant ça, je n'avais pas réalisé à quel point sa santé pesait sur moi..
1 semaine avant sa mort, j'annonçais à Une amie que j'en avais marre, et que parfois" je me disais que j'avais hâte que ça se termine "..
Cette phrase là aussi m'a fait culpabiliser... Et pourtant pour une fois j'étais honnête avec moi même, j'étais fatiguée des traitements, des souffrances, des soins toujours plus coûteux, de sa santé qui ne s'améliorait que peu. Fatiguée de me demander tous les ans où j'allais la mettre au printemps pour qu'elle ai de l'herbe, fatiguée de chercher du foin pour l'hiver...
Quand elle est morte, une partie de mon coeur est parti avec elle, mais rapidement j'ai compris, qu'elle ne serait jamais vraiment loin de moi, car son travail avec moi continuerait autrement, de guide incarné, elle passait sur un autre plan.
Rapidement la douleur de sa perte a été remplacé par le bonheur d'avoir partagé tant d'années.
Je me sens libre et légère aujourd'hui, un an après sa mort
Virgule, Virgulette, Ponouche à jamais dans mon coeur et à mes côtés
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